Frelon asiatique, le connaitre, s’en protéger, nous sommes tous concernés
19 mars 2024
Frelon asiatique, le connaitre, s’en protéger, nous sommes tous concernés
19 mars 2024

Portrait de Jongiolans : Entretien avec Georges Barlet

 

Rencontre avec Georges Barlet, enfant de Jongieux, qui a consacré une grande partie de sa vie au service de notre commune, du comité des fêtes, de la chasse et de la nature puisqu’il s’occupe de 130 ruches.

Il a participé à 4 mandats électifs dont un partiel soit 21 années, a été un pilier dans de nombreux projets, notamment la construction de la salle des fêtes. Georges a également été un acteur incontournable des bals du village qui ont laissé de beaux souvenirs à plusieurs générations de Jongiolans et bien au-delà dans toute la région ! Retour sur un parcours riche, au service du collectif avec une interview menée par Didier Padey.

 

Didier Padey : Georges, tu es un enfant du pays, peux-tu nous parler de ton parcours scolaire et professionnel ?

Georges Barlet : je suis né à Barcontian, allé à l’école à Yenne et à l’âge de 15 ans je suis allé à l’école normale d’Albertville pour devenir instituteur mais j’ai finalement passé un concours pour rentrer à la Poste, à l’époque, un passage à Paris était obligatoire où je suis resté 5 ans. Il fallait attendre qu’une place se libère : J’ai été nommé à Chambéry en 1972 pour revenir habiter à Jongieux ! Dans les années 60, sortir de Jongieux et se retrouver à Paris : c’était dur ! Je suis resté, mais la première fois que je suis rentré à la maison, c’est mon frère qui m’a ramené à la gare de Culoz. Je n’avais aucune envie d’y retourner. On partait de Paris et on triait le courrier dans le train la nuit jusqu’à Chambéry et on revenait.

Didier Padey : Que peux-tu nous dire de ton engagement au conseil : 4 mandats comme conseiller et adjoint, un rôle de maire par intérim de 3 années.

Georges Barlet : A partir de 71, j’ai fait 3 mandats aux côtés Maurice Chevallier comme conseiller, et un aux côtés de Patrice Jacquin comme Adjoint. En 1971, mes collègues de travail dans le train avec moi me chambraient et m’ont mis au défi de me présenter aux municipales. Je me suis présenté tout seul et j’ai été élu! En 1992, je suis devenu maire à la suite d’élections partielles jusqu’en 1995. Bien sûr, ce n’était pas simple, mais ce n’était pas comparable avec la façon de faire d’aujourd’hui. La secrétaire de mairie, Yvonne Barlet était en poste depuis 30 ans et connaissait son poste sur le bout des doigts ! C’est elle qui m’a « appris le métier ». Je travaillais 3 nuits sur 4 à cette époque-là au centre de tri, c’était très lourd. J’ai arrêté après mes 3 années en tant que maire par intérim, et j’y suis revenu ensuite comme adjoint. Au total, j’ai fait 4 mandats + 3 ans de Maire : soit 27 années au service de la commune.

Didier Padey : Tu as été trésorier du comité des fêtes, on a inauguré la salle en 1976 peux-tu nous raconter cette période ?

Georges Barlet : Le comité des fêtes représente 25 ans de ma vie. J’ai commencé vers 13/14 ans. Au départ, on mettait des cordes dans la cour de l’école et des bâches de sécurité pour faire des bals dans la petite école !Par la suite, la construction de la salle des fêtes est effectivement un sacré souvenir ! J’étais trésorier du comité des fêtes. Il y avait plus de 1000 personnes au premier bal et presque autant à chaque fois, les gens venaient de loin pour participer à nos bals : de Grenoble, la Motte Servolex… Il nous a fallu prendre des videurs avec des chiens à la fin ! On fabriquait les tables nous-même, on en a fait une quarantaine, on fabriquait les bancs… C’était une autre époque.

Didier Padey : Tu es chasseur depuis l’adolescence. Tu peux nous partager ta passion pour la chasse et la pêche ?

Georges Barlet : Oui, en effet, j’ai plus de 60 permis de Chasse. Quand j’étais enfant il y avait des lièvres de partout, maintenant il n’y a presque plus. Il y avait des lapins de garenne en pagaille avant le remembrement : j’en prenais entre 40 et 60 toutes les années. Il y avait des perdrix, des faisans… Maintenant il n’y a plus que des sangliers.

Didier Padey : Tu es aussi apiculteur…

Georges Barlet : Mes parents avaient 4 ruches, j’ai pris leur suite, et comme je travaille le bois, à raison de 7/8 ruches construites chaque année je me suis retrouvé avec 130 aujourd’hui ! Il y a 3 ans, j’ai fait 3 tonnes de miel. Au début de cette saison je n’avais rien mais j’ai eu une bonne surprise quand j’ai récolté, il y avait des fleurs dans les foins qui ont été fauchés tardivement et voilà un mois que j’ai des clients qui appellent. À 77 ans, je devrais arrêter mais j’adore ça, alors je continue. Il y a 30 ans, on ne s’en occupait pas et on laissait faire la nature. Aujourd’hui, il y a une vraie différence, on est obligés de nourrir les abeilles à l’automne avec du sirop de glucose. Chez nous, il y a la vigne et le maïs : ça ne suffit pas pour que les abeilles se nourrissent. Malgré tout on ne comprend pas vraiment pourquoi elles ne vont pas bien. Les produits ? Le frelon asiatique ? Lorsqu’on voit qu’une ruche faible, le frelon asiatique rentre et mange tout. C’est pour ça qu’il est important de signaler les nids de frelons asiatiques à la mairie.

Didier Padey : Je crois que tu as joué longtemps aux boules à Lucey… ?

Georges Barlet : J’ai été aux boules pendant 32 ans en tant que secrétaire et ensuite trésorier. On était une trentaine le dimanche ! La Jeanne ; devenue aujourd’hui l’Auberge de Lucey, était ouverte tous les jours, 7 jours sur 7 et c’était un vrai lieu de rassemblement. De très bons souvenirs...

Didier Padey : Comment as-tu vu évoluer la commune de ton enfance à aujourd’hui ?

Georges Barlet : Je regrette que les gens ne se parlent plus. Parfois je me promène, et je découvre des gens que je ne connaissais pas. Avant au comité des fêtes on était 25/30, il y avait beaucoup de boulot mais on était tous ensemble pour monter les chapiteaux ! Il y avait de l’entraide. Maintenant il y a une salle des fêtes mais elle pourrait vivre un peu plus. Mais aujourd’hui, le village ne va pas mal. Il n’y a pas trop de constructions, Il en faut, mais à un rythme raisonnable.

Didier Padey : Peux-tu nous parler de ton meilleur souvenir à Jongieux ?

Georges Barlet : Je ne sais pas si c’est le meilleur, mais un souvenir que je n’oublierai jamais, c’est la fois où on a arrosé la première élection au conseil municipal en 1971. J’ai fait tout le pré pour rentrer chez moi en rampant, si vous demandez à ma femme, elle s’en souvient encore !

Didier Padey : Peux-tu nous parler de la chapelle ?

Georges Barlet : J’étais maire lorsque René Caron, conseiller départemental a posé la première pierre à l’été 1992 ! On était peu nombreux : René Caron, Raymond Barlet et ses frères…

 

Questionnaire de Proust

Votre madeleine de Proust ?
le dimanche chez nous c’était le pot au feu sur un coin du feu ! .

Un vin préféré ?
la Mondeuse ! .

Votre principale qualité ?
le sens du service, on peut me demander n’importe quoi. .

Votre devise ?
Il ne faut pas reporter au lendemain ce qu’on peut faire le jour même. .

Votre endroit préféré de Jongieux ?
au câble, en dessous de la Charve on surplombe toute la plaine. On se postait là-haut, à l’époque, il y avait un câble qui permettait de descendre le bois qui était coupé à la cime jusqu’à Jongieux le Haut.